Acceptez tous les candidats de tous les âges* par Jo Colruyt

Ne trouvez-vous pas que ce message écrit il y a 34 ans devrait inspirer les entreprises qui recrutent ?

Instructions données à ses équipes par Jo Colruyt en avril 1982

Je lis régulièrement dans les offres d’emploi : ‘‘ âgé(e) de 25 à 35 ans ‘’. J’interdis désormais de tenir compte de pareilles restrictions quant à l’âge des candidats. J’interdis dorénavant d’insérer pareilles mentions dans nos annonces. Les catégories d’âge doivent être considérées dans une perspective beaucoup plus large. Je pourrais citer des noms de personnes que nous avons engagées à un âge plus avancé et qui accomplissent parfaitement leur travail. Qui plus est, ces personnes ont énormément d’expérience.

Le drame que vivent les gens de plus de quarante ans et les difficultés qu’ils éprouvent –  pour eux-mêmes et pour leur famille – dès qu’ils se retrouvent sans travail, tout cela est déjà suffisant. Il est en effet généralement admis par le public qu’il n’est plus possible de retrouver du travail au-delà de la quarantaine. Et pourtant rien n’est moins vrai. Une personne qui a acquis une certaine aptitude professionnelle trouvera plus facilement du travail. Il est dès lors tout à fait insensé que nous, en tant qu’entreprise, renforcions cette idée fausse en fixant constamment de telles limites d’âge. Acceptez tous les candidats de tous les âges. Présentez à la direction et aux chefs des dossiers de candidats d’âge différents et laissez-les faire eux-mêmes une sélection.

En outre, ce serait une très bonne chose pour la firme si nous pouvions engager 10% de nouveaux membres du personnel âgés de plus de 40 ans. Nous avons des chances de trouver parmi cette catégorie d’âge de très bons éléments dotés de solides capacités professionnelles

*Extrait de « Chez nous, Monsieur, il n’y a pas de ‘’monsieur’’. Jo Colruyt. Editions Druco

La vente commence après la vente !

 En l’espace de 11 ans, Joe Gerard a vendu plus de nouvelles voitures et de camions , chaque année , que quiconque aux USA. Expliquant les raisons de son succès, Joe signale :  « J’envoie plus de 13.000 cartes par mois ».

A peine le client a-t-il signé le bon de commande que Joe lui adresse déjà une carte pour le remercier. Le client n’a aucune chance d’oublier Joe car chaque mois, il reçoit de lui une carte qui arrive dans une enveloppe normale , de taille et de couleur toujours différentes. Cela ne ressemble pas du tout à ces mailings que l’on jette sans les ouvrir. Le client  découvre une carte avec « Je vous aime » ou  » Happy Birthday to You » ou  » Bonne année « . Chaque mois, Joe trouve un prétexte pour adresser une carte à ses clients qui ne l’oublient pas : leur prochaine voiture, c’est à Joe qu’ils l’achèteront.

Joe explique : « Dans mon pays, les grands restaurants ont des cuisines qui débordent d’amour et quand je vends une voiture, je veux que mon client reparte dans le même état d’esprit que lorsqu’il sort d’un grand restaurant »

La sollicitude de Joe ne se dément pas après la vente :  » Quand un client revient pour un entretien ou une réparation, je me bats pour qu’il obtienne le meilleur service. Vous devez être comme un médecin. Quelque chose ne fonctionne pas dans la voiture de votre client, ayez de la peine pour lui »

Joe ne parle jamais de « statistiques de ventes » car pour lui chaque vente est une vente personnelle à un client clairement reconnu et estimé.  » « Le client ne me dérange pas, il n’est pas casse-pieds, il me fait vivre » conclut-il, et il insiste :  » Pour moi, la vente commence après la vente car chaque vente est porteuse d’une autre vente « 

 

 (d’après Le prix de l’Excellence de Thomas Peters et Robert Waterman, InterEditions 1983)

Christophe Colomb : « Aujourd’hui, nous poursuivons notre route »

La biographie de Christophe Colomb nous raconte notamment le récit de son voyage historique et périlleux sur l’Océan Atlantique, qui n’était pas encore mis en cartes à l’époque. Il décrivit avec précision les évènements de chaque jour et comment son humeur vari    ait du calme et de la confiance en la réussite au désespoir le plus complet lorsque les éléments étaient contre lui.

Le jour le plus sombre de ce périple mémorable en 1492 fut celui où des de violentes tempêtes ballottèrent comme des bouchons les trois frêles embarcations : la Santa Maria, la Nina, et la Pinta qui perdit son gouvernail. En ce jour de désolation, l’équipage menaça de se mutiner et les matelots jurèrent à Christophe Colomb que s’il ne rebroussait pas immédiatement chemin, ils le jetteraient par-dessus bord.

Nous ne pourrons jamais deviner comment Colomb a trouvé le courage de faire face à cet équipage révolté et menaçant, d’autant plus qu’il connaissait mieux que personne les incertitudes liés à la traversée d’un océan inconnu. Mais nous savons une chose : à la fin de cette journée tumultueuse, il consigna dans le journal de bord cette courte phrase : » Aujourd’hui, nous poursuivons notre route « 

Le monde actuel doit beaucoup à des gens comme Colomb, qui malgré des problèmes gigantesques, n’ont jamais lâché prise. La courte phrase du journal de bord a inspiré d’innombrables chefs d’entreprise et leur équipe a aller de l’avant avec la plus grande foi en l’avenir et surtout avec une détermination inébranlable. Les résultats ont leur façon de récompenser ceux qui tiennent bon. Personne n’est jamais battu avant de se mettre à penser qu’il n’atteindra pas son but, car le sentiment d’être battu vient de l’intérieur.

Sur une mer calme, tout bon matelot peut lui aussi être un excellent capitaine. L’épreuve véritable pour un capitaine et son équipage ne se présente que lorsque la tempête fait rage que les vagues ont des mètres de hauteur et que le vent mugit. Ceci vaut pour chacun(e), même dans sa vie privée. Ce n’est que dans les expériences cuisantes et pénibles, les échecs évidents et les amères déceptions que chacun(e) de nous est le capitaine de son propre sort et le pilote de ses émotions. Courage !

*Extrait de VIP 17/12/1986