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Journée internationale de la femme chez Club Belgique…. en 1999 !

Message adressé le 8 mars 1999, il ya 22 ans, au personnel féminin de Club, chaine de librairies-papeteries que j’avis la plaisir d’animer.

1999 : 247 femmes travaillent chez Club sur un effectif total de 289 personnes. Faites le compte : il reste 42 hommes. A lire les journaux ou à écouter la radio, la journée internationale de la femme du 8 mars a été instituée pour lutter contre les inégalités dont les femmes sont victimes un peu partout dans le monde… et souvent dans le monde des entreprises. C’est probablement vrai mais certainement pas chez Club !”

Mesdames, Mesdemoiselles : toutes les places vous sont ouvertes et vous occupez d’ailleurs la majorité des postes à fortes responsabilités… c’est normal, me direz-vous, “ nous sommes plus nombreuses que les hommes ”. C’est exact mais il y a une autre raison : dans la distribution, vos qualités de femme sont primordiales et font la différence. Que serait Club sans son personnel féminin ?

Je voudrais vous dire MERCI pour tout ce que vous apportez à Club, à nos clients et à vos collègues : un peu de sensibilité, le goût du travail bien fait, un certain acharnement à terminer les choses entreprises, du charme et votre sourire.

Etre femme, travailler dans une entreprise et tenir un ménage ne doit pas toujours être facile mais vous le faites si bien…et si naturellement ! Vous méritez notre admiration… mais n’abusez pas ! Alors, au nom de mes collègues masculins, et en attendant que l’on institue enfin la journée internationale de l’homme, restez ce que vous êtes : des merveilleuses collègues avec qui nous sommes heureux de travailler. Merci et bonne journée,

Philippe Roukens

La passion du job et de l’entreprise

La passion du job et de l’entreprise.
La passion existait pendant la période de lancement et d’expansion mais elle s’est estompée peu à peu. Rien n’a été fait pour l’entretenir, la raviver. Et cela se ressent très vite dans les équipes. C’est le rôle du chef d’entreprise, des cadres, de s’interroger : » Que puis-je faire aujourd’hui pour que mes collaborateurs soient et restent passionnés par leur job et par la vie de notre entreprise ?
La passion ne se décide pas, on la construit, on l’entretient, on la vit et on la fait vivre à son équipe par des actions qui rendent l’activité de chaque collaborateur plus intéressante et pourquoi pas, plus plaisante et même amusante. Déjà simplement dire bonjour et merci, est une forme de management basique que certains dirigeants oublient, alors qu’elle apporte la petite dose quotidienne nécessaire de dopant humain, de reconnaissance, qui renforce la passion pour ce que l’on fait.

Entretenir la flamme de la créativité
Quant à la créativité, c’est Terence CONRAN, le fondateur des magasins HABITAT qui faisait remarquer que : » Les clients ne savent pas ce qu’ils veulent tant qu’on ne leur à rien proposé. . Il faut créer pour surprendre et surprendre pour séduire « .
La direction n’a certainement pas le monopole de la créativité. Chaque collaborateur devrait pouvoir générer et même tester des nouvelles idées, être responsable de son petit centre de recherche :  » C’est mon entreprise, je vais imaginer des produits, des services qui vont surprendre et séduire nos clients  »

Utopique ? Non, pas du tout. Beaucoup de grandes sociétés doivent leur réussite à l’imagination et à la créativité de collaborateurs passionnés qui voulaient faire un tout petit peu plus que ce qui leur était demandé. J’aime beaucoup cet exemple de Art FRY, le co-inventeur des « Post-it « . En 1974, alors qu’il était membre d’une chorale dans une église, il se battait pour marquer les pages des partitions avec des petits bouts de papier qui naturellement s’envolaient au mauvais moment. Il en parla à un collègue, Spence SILVER, spécialisé en colles, et à deux, ils créèrent les petits papiers adhésifs que nous connaissons bien. Mais si l’idée de Art FRY et Spence SILVER a débouché sur un succès mondial, c’est parce qu’ils travaillaient chez 3 M, une grande multinationale qui encourage cette culture de l’innovation en permettant à ses collaborateurs, occupant des fonctions techniques, de consacrer 15 % de leur temps à étudier des projets de produits de leur choix.

Quelles que soient nos activités, nous devons entretenir chez nos collaborateurs cette flamme de créativité et empêcher son extinction. Rien n’est plus fragile qu’une nouvelle idée qu’il faut tester, faire accepter et appliquer. Les innovateurs, ceux qui dans une entreprise font bouger les choses, sont souvent considérés comme des perturbateurs, des gens pas très sérieux, dont il faut canaliser l’ardeur et les idées farfelues. Et pourtant, c’est cette petite dose de folie et de non conformisme qui est souvent à la base des grands succès.

Angela Merkel .

Beaucoup devraient en prendre de la graine !

Comme nous en sommes loin !
Angela Merkel, chancelière d’Allemagne, actuellement la leader la plus respectée au niveau mondial, une scientifique de la chimie quantique transformée en politique (elle parle parfaitement l’allemand, l’anglais et le russe).
Elle dirige l’économie la plus forte de l’UE et une des plus importantes au monde, qui exporte plus de 1 550 milliards de dollars par an.
Cependant, elle ne reçoit aucun service d’État gratuit – ni logement, ni électricité, ni gaz, ni eau, ni téléphone gratuit – du budget de la République fédérale d’Allemagne, et elle vit humblement sa vie comme tout autre citoyen allemand.
Elle fait elle-même ses courses (sur la photo, on la voit dans un supermarché de Berlin), porte ses propres sacs d’achats, paie ses courses et, si elle reçoit une amende de parking, elle la règle de sa poche.
Un journaliste lui a récemment demandé : « Vous rappelez-vous que j’ai pris une photo de vous avec cette même robe, il y a dix ans ? »
Elle lui a répondu : « Ma mission est de servir mes semblables allemands, pas d’être mannequin. »

Un poème d’un artiste cubain composé pendant la pandémie 2020

ESPÉRANCE : Poème d’Alexis Valdès lu par le pape François en période de confinement.

Quand la tempête sera passée
les routes apprivoisées
Nous serons les survivants
D’un naufrage collectif.

Avec le cœur en sanglots
Et une destinée de glaces
Nous serons heureux
Simplement d’être en vie.

Et nous serrerons dans les bras
Le premier étranger
Et nous remercierons le sort
D’avoir gardé un ami.

Et puis nous nous rappellerons
Tout ce que nous avons perdu
Et nous apprendrons enfin
Tout ce que nous n’avions pas appris.

Nous n’envierons plus
Car nous aurons souffert
Et l’oisiveté, nous ne l’aurons plus,
Mais bien la compassion.

Le bien commun aura plus de valeur
Que tout ce que nous aurons obtenu
Nous serons plus généreux
Et tellement plus engagés.

Nous comprendrons la fragilité
D’être vivants.
Nous exsuderons l’empathie
Pour celui qui est resté et celui qui est parti.

Le vieil homme nous manquera
Qui mendiait une pièce sur le marché
Dont le nom restera un mystère
Et qui toujours était à tes côtés.

Et peut-être que le vieillard miséreux
Était mon Dieu dissimulé.
Jamais tu n’as demandé son nom
Tant tu étais pressé.

Et tout deviendra miracle
Et tout deviendra héritage
Et la vie sera respectée
La vie que nous avons gagnée.

Quand la tempête sera passée,
Je Te demande, Dieu, du fond de la honte,
Que tu nous rendes meilleurs,
Ainsi que tu nous as rêvés.

Mesures Coronavirus en Belgique prises le 27 juillet 2020. Les avez-vous comprises ? Non ? C’est pourtant très clair !

Les mesures :

La bulle sociale, élargie à 15 personnes depuis quelques semaines, est réduite à cinq personnes (les mêmes) par foyer pour les quatre prochaines semaines. Un chiffre qui ne tient pas compte des personnes vivant sous le même toit, ni des enfants de moins de 12 ans. Avec toutes les autres personnes, il faudra respecter la distance de sécurité de 1,5 mètre.

Les interprétations :

  • Selon un grand leader politique ( le 5/08/2020 )
  • Avec la bulle rapprochée de 5 personnes, il est possible de faire des activités sans forcément respecter les règles de distanciation sociale. Cette règle des 5 personnes doit être respectée par ménage (un ménage de 5 personnes peut côtoyer par exemple une autre famille de 5 personnes, ce qui explique que l’on peut par exemple réserver une table pour dix personnes au restaurant).
  • En plus de la bulle sociale limitée à 5 personnes, des rassemblements limités à un maximum de 10 personnes (enfant de moins de 12 ans non-compris) sont possibles. Il s’agit ici de personnes supplémentaires avec lesquelles il est nécessaire de respecter les mesures de sécurité. Il n’est donc pas autorisé d’aller au restaurant avec ces 10 personnes, étant donné qu’il n’est pas possible d’y respecter la distance de sécurité et de porter un masque. D’autres activités sont par contre autorisées (un barbecue au jardin, une promenade…). Mais toujours en gardant une distance suffisante, en veillant à ne pas boire au même verre ,etc.
  • Selon le journal La Libre Belgique : (  le 28/07/202 Annick Hovine )

Question 2 : Peut-on encore prendre un verre ou réserver une table au restaurant avec quelqu’un hors de sa bulle ?

Réponse ; Non. C’est considéré comme un contact rapproché. Pour boire ou manger, on doit enlever son masque : il y a risque de postillons.

  • Publié dans le journal Métro sur internet le 28/07/2020

On peut en effet faire une sortie avec des gens extérieurs à notre bulle à deux conditions: 

  • pouvoir respecter les règles de distance
  • et il ne peut pas y avoir plus de dix participants

Si vous souhaitez aller boire un verre avec un ami, il est conseillé de le faire à l’extérieur, tout en gardant une distance suffisante. 

Pour un resto, la situation est plus compliquée. Selon le cabinet de Sophie Wilmès , cité par Het Laatste Nieuws , aller au restaurant ne peut se faire qu’en famille, ou qu’avec sa bulle, car il est plus difficile de respecter la distance minimum.

Déconfinement ? Qui peut voir qui ? Facile !

  • Une famille A peut accueillir 4 personnes ( X, Y, W et Z ) –
  • La famille A ne pourra aller dans un autre foyer, elle devra se contenter de toujours recevoir X, Y, W et Z et uniquement eux ( choisissez-les bien ! )
  • X, Y, W et Z s’engagent à ne se rendre exclusivement que dans le foyer A ( choisissez-le bien ! )
  • X, Y, W et Z ne pourront pas recevoir quatre autres personnes dans leur(s) foyer(s)
  • X, Y, W et Z ne pourront pas aller l’un chez l’autre. –
  • Ces rencontres doivent respecter les distances de sécurité
  • Si possible, les rencontres doivent avoir lieu à l’extérieur
  • Pas de limite de distance avec le foyer que vous pouvez visiter

( reçu d’un ami ingénieur qui a étudié longuement la question ! )

Le concept : Quick Response

Le temps de préparation d’un repas était en moyenne de 150 minutes en 1934 car tout était 100 % « home cooking ». En 1954, le développement du petit électroménager a ramené la durée à 60 minutes. Dès 1974, il ne fallait plus que 30 minutes car les produits surgelés devenaient un must. Et en 1994, en achetant et en réchauffant des plats préparés, la moyenne tombait à 15 minutes. En 2020, je ne sais pas… mais il est très probable que moins on cuisinera plus lentement, plus on mangera moins bien !

En 1994, j’ai eu l’occasion avec deux collègues de GB ( Hypermarchés et Supermarchés de GIB Group, Belgique, dont les activités ont été reprises par Carrefour ) d’étudier le concept « Quick Response » chez Sax Fifth Avenue à New York. La Directrice chargée de son application nous signalait : « Notre but est de réduire à l’extrême le temps nécessaire pour satisfaire les besoins de la clientèle. Nous nous battons sur tous les fronts pour faire gagner du temps dans tous les services ».

Le client n’achète pas une enseigne, une organisation, un système, des règles établies, un programme informatique, un planning… mais bien un produit, une saveur, un plaisir, du rêve, un service, et sa satisfaction quasi immédiate passe avant tout ce que nous avons pu édicter. La seule bonne organisation est celle qui, rapidement, donne entière satisfaction au client.

Revenez dans une heure, ma collègue prend son quart d’heure… Je ne suis là pour personne… Nous sommes en réunion, en inventaire… Tapez le 1, tapez le 2… Merci de rappeler plus tard… Vous savez, vous n’êtes pas le seul client… C’est dingue ce que l’on entend !

Une phrase qui devrait être gravée sur les écrans de PC, les téléphones, les caisses enregistreuses dans les magasins :

Le client n’est pas une interruption dans votre travail !

Quelques constatations, idées et réflexions :

  1. Le concept « Quick Response » est une culture d’entreprise qui s’applique envers les clients mais aussi envers le personnel, entre collègues. Si la direction n’est pas accessible facilement, si elle n’est pas le 112 de l’entreprise, empreinte de solutions rapides, le concept est à oublier.
  2. Les personnes ayant un agenda très chargé sont souvent celles qui parviennent à trouver du temps pour solutionner les problèmes urgents.
  3. Beaucoup de problèmes, réclamations, etc… peuvent être résolus immédiatement sans mettre en péril l’organisation de l’entreprise ou le respect d’un planning. Cela coûte moins cher.
  4. Si c’est possible, la première personne contactée doit être celle qui a le pouvoir de répondre, de solutionner, de trancher. Etre obligé de remonter la chaîne hiérarchique ne fait que compliquer les choses et est coûteux.
  5. Il faut évaluer régulièrement l’application du concept « Quick Response », voir dans les équipes tout ce qui peut améliorer le service efficace et rapide envers les clients… et les collègues. Ce sont souvent de petits détails, auxquels on ne pense pas, qui retardent tout le processus. J’ai constaté dans une entreprise que la direction exigeait une réponse le jour même au courrier des clients mais que l’on postait les enveloppes à 18h alors que la levée se faisait à 17 h !

Plus que jamais, surtout dans les périodes de conjoncture mauvaise, de morosité ambiante, la rapidité est un argument de poids par rapport à la concurrence. Le client qui obtient réponse et satisfaction rapidement – surtout quand il ne l’espérait pas – ne l’oubliera pas et fera la meilleure publicité pour l’entreprise concernée.

Coronavirus : Les nouvelles règles en Belgique. Essayons d’y voir clair…

1. Vous ne pouvez pas quitter la maison en principe, mais si vous en avez besoin, vous pouvez quand même.

2. Les masques ne servent à rien, mais il faudrait peut-être en porter, ça peut sauver.

3. Les magasins sont fermés, sauf ceux qui sont ouverts.

4. Il ne faut pas aller dans les hôpitaux, sauf s’il faut y aller, même chose pour les médecins, il ne faut y aller qu’en cas d’urgence, à condition que vous ne soyez pas malade !

5. Ce virus est mortel, mais pas trop effrayant néanmoins, sauf que si, parfois, en fait ça va être une catastrophe planétaire.

6. Les gants n’aideront pas, mais ils peuvent aider quand même.

7. Tout le monde doit rester à la maison , mais il est important de sortir

8. La nourriture dans le supermarché ne manquera pas, mais il y a plein de choses qui manquent si vous y allez en fin de journée, mais ll ne faut pas y aller le matin.

9. Le virus n’a pas d’effets sur les enfants sauf sur ceux sur qui il en a…

10. Les animaux ne sont pas atteints, mais il y a malgré tout un chat qui a été testé positif en Belgique en février, quand on ne testait encore personne, mais ce chat oui …

11. Vous aurez de nombreux symptômes si vous êtes malade, mais vous pouvez aussi tomber malade sans symptôme, avoir des symptômes sans être malade ou être contagieux sans symptôme. Ah ? Bref ???

12. Pour ne pas être malade, vous devez bien manger et faire du sport, mais il faut manger malgré tout ce que vous avez sous la main et c’est mieux de ne pas sortir, enfin si, mais non…

13. Il est préférable de prendre l’air, mais vous serez très mal vu si vous allez prendre l’air, et surtout n’allez pas dans les parcs, ou alors sans vous asseoir, sauf que maintenant si, vous pouvez si vous êtes vieux (à quel âge on est vieux ?) mais pas trop longtemps , ou enceinte (mais pas vieille !).

14. Vous ne pouvez pas aller chez les personnes âgées, mais vous devez vous en occuper et apporter des courses et des médicaments.

15. Vous ne pouvez pas sortir si vous êtes malade, mais vous pouvez aller à la pharmacie. Pour les soignants, même avec de la température, vous pouvez travailler, si vous n’avez pas plus de 38°C… 37,9 c’est pas grave, sauf si vous n’êtes pas soignant.

16. Vous pouvez commander la livraison de plats préparés qui l’ont peut-être été par des personnes qui ne portaient ni masques, ni gants. Mais il faut laisser décontaminer vos courses pendant 3 heures dehors.

17. Chaque article ou interview inquiétant commence par les mots « Je ne veux pas semer la panique, mais… ».

18. Vous ne pouvez pas voir votre mère ou votre grand-mère âgées, mais vous pouvez prendre le taxi et rencontrer un chauffeur de taxi âgé.

19. Vous pouvez vous promener avec un ami mais pas avec votre famille si elle ne vit pas sous le même toit.

20. Mais on vous dit que se promener avec la bonne « distanciation sociale » n’est pas dangereux alors pourquoi on ne peut pas se promener avec d’autres amis ou de la famille (un à la fois) si on est dehors à la bonne distance ?

21. Le virus reste actif sur différentes surfaces pendant deux heures, non, quatre, non, six, non, on a pas dit des heures, c’est peut-être des jours ? Mais il a besoin d’un environnement humide. Oh non, en fait pas nécessairement.

22. Le virus reste en suspension dans l’air, enfin non, ou oui, peut-être, surtout dans une pièce fermée, en une heure, un malade peut en contaminer dix, donc si ça tombe tous nos enfants ont déjà été contaminés à l’école avant qu’elles ferment ?

23. On compte le nombre de morts mais on ne sait pas dire combien de personnes sont infectées, puisque jusqu’ici on a testé que ceux qui étaient « presque morts » pour savoir si c’était de ça qu’ils allaient mourir…

24. On n’a pas de traitement sauf qu’il y en a peut-être un, qui n’est apparemment pas dangereux sauf si on en prend trop (ce qui est le cas de tous les médocs, non ?)

25. On devrait rester confinés jusqu’à la disparition du virus mais il ne va disparaître que si on arrive à une immunité collective et donc à condition qu’il circule… et pour ça il faut qu’on ne soit plus confinés..

( Auteur inconnu )

Qui dit qu’il n’y aura pas de Semaine Sainte ?

N’avez-vous pas vu l’immense procession de personnes, sans tunique, ni ceinture, ni capuche, testées positives du coronavirus ?

Ne voyez-vous pas la Via Crucis du personnel soignant remonter le Calvaire de la pandémie, débordant de force et l’angoisse de ne pas pouvoir tenir bon au cœur?

Celui qui dit que le Nazaréen ne sortira pas pour cette Semaine Sainte, n’a pas vu les médecins en blouse blanche et au cœur sensible, qui portent la croix de douleur des personnes touchées ?

Ne voyez-vous pas autant de scientifiques, transpirer sang et eau, comme à Gethsémani, pour trouver un traitement ou un vaccin ?

Ne dites pas que Jésus ne passe pas dans les rues cette année, alors qu’il y a tant de gens qui doivent travailler pour apporter nourriture et médicaments à tout le monde ?

N’avez-vous pas vu le nombre de Cyrénéens s’offrir d’une manière ou d’une autre pour porter les lourdes croix ?

Ne voyez-vous pas combien de personnes, des Véroniques, sont exposées à l’infection pour essuyer le visage des personnes touchées ?

Qui a dit que Jésus ne tombait pas à terre à chaque fois que nous entendons le chiffre froid de nouvelles victimes ?

N’est-ce pas autant de maisons de repos, remplies de personnes âgées aux facteurs à risque les plus élevés et de leurs soignants, qui vivent la Passion ?

N’est-ce pas comme une Couronne d’épines pour les enfants qui doivent vivre cette crise enfermés, sans trop comprendre et sans courir dans les parcs et les rues ?

Ne se sentent-ils pas injustement condamnés : les écoles, les universités et tant de magasins obligés de fermer ?

Tous les pays du monde, ne sont-ils pas frappés, flagellés, par le fléau de ce virus ? Ne sont-ils pas comme Ponce Pilate qui se lave les mains, les dirigeants qui cherchent simplement à tirer un avantage politique de la situation ?

Ne souffrent-elles pas, impuissantes comme les disciples sans le Maître, autant de familles confinées à la maison, beaucoup avec des problèmes, ne sachant pas comment et quand tout finira ?

Le visage douloureux de Marie, ne se reflète-t-il pas dans celui de tant de mères et de membres de famille, souffrant de la mort – en plus à distance – d’un être cher?

N’est-elle pas comme le dépouillement d’un vêtement, l’angoisse de tant de familles et de petites entreprises qui voient leurs économies s’évanouir ?

L’agonie de Jésus n’est-elle pas liée au manque de respirateurs dans les unités de soins intensif de tant de pays ?

Ne dites pas : pas de Semaine Sainte, ne le dites pas, car le DRAME DE LA PASSION n’a sûrement presque jamais été aussi réel et authentique.

Traduit de l’espagnol, écrit par Miquel-Àngel Ferrés, médecin à la Clinique Sao Carlos, Rio de Janeiro, Brésil

Coronavirus : Et Après ? Un texte de Pierre Alain Lejeune, prêtre à Bordeaux

Et tout s’est arrêté…
Ce monde lancé comme un bolide dans sa course folle, ce monde dont nous savions tous qu’il courait à sa perte mais dont personne ne trouvait le bouton « arrêt d’urgence », cette gigantesque machine a soudainement été stoppée net. A cause d’une toute petite bête, un tout petit parasite invisible à l’œil nu, un petit virus de rien du tout… Quelle ironie ! Et nous voilà contraints à ne plus bouger et à ne plus rien faire. Mais que va nt-il se passer après ? Lorsque le monde va reprendre sa marche ; après, lorsque la vilaine petite bête aura été vaincue ? A quoi ressemblera notre vie après ?
Après ?
Nous souvenant de ce que nous aurons vécu dans ce long confinement, nous déciderons d’un jour dans la semaine où nous cesserons de travailler car nous aurons redécouvert comme il est bon de s’arrêter ; un long jour pour goûter le temps qui passe et les autres qui nous entourent. Et nous appellerons cela le dimanche.
Après ?
Ceux qui habiteront sous le même toit, passeront au moins 3 soirées par semaine ensemble, à jouer, à parler, à prendre soin les uns des autres et aussi à téléphoner à papy qui vit seul de l’autre côté de la ville ou aux cousins qui sont loin. Et nous appellerons cela la famille.
Après ?
Nous écrirons dans la Constitution qu’on ne peut pas tout acheter, qu’il faut faire la différence entre besoin et caprice, entre désir et convoitise ; qu’un arbre a besoin de temps pour pousser et que le temps qui prend son temps est une bonne chose. Que l’homme n’a jamais été et ne sera jamais tout-puissant et que cette limite, cette fragilité inscrite au fond de son être est une bénédiction puisqu’elle est la condition de possibilité de tout amour. Et nous appellerons cela la sagesse.
Après ?
Nous applaudirons chaque jour, pas seulement le personnel médical à 20h mais aussi les éboueurs à 6h, les postiers à 7h, les boulangers à 8h, les chauffeurs de bus à 9h, les élus à 10h et ainsi de suite. Oui, j’ai bien écrit les élus, car dans cette longue traversée du désert, nous aurons redécouvert le sens du service de l’État, du dévouement et du Bien Commun. Nous applaudirons toutes celles et ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont au service de leur prochain. Et nous appellerons cela la gratitude.
Après ?
Nous déciderons de ne plus nous énerver dans la file d’attente devant les magasins et de profiter de ce temps pour parler aux personnes qui comme nous, attendent leur tour. Parce que nous aurons redécouvert que le temps ne nous appartient pas ; que Celui qui nous l’a donné ne nous a rien fait payer et que décidément, non, le temps ce n’est pas de l’argent ! Le temps c’est un don à recevoir et chaque minute un cadeau à goûter. Et nous appellerons cela la patience.
Après ?
Nous pourrons décider de transformer tous les groupes WhatsApp créés entre voisins pendant cette longue épreuve, en groupes réels, de dîners partagés, de nouvelles échangées, d’entraide pour aller faire les courses où amener les enfants à
l’école. Et nous appellerons cela la fraternité.
Après ?
Nous rirons en pensant à avant, lorsque nous étions tombés dans l’esclavage d’une machine financière que nous avions nous-mêmes créée, cette poigne despotique broyant des vies humaines et saccageant la planète. Après, nous remettrons l’homme au centre de tout parce qu’aucune vie ne mérite d’être sacrifiée au nom d’un système, quel qu’il soit. Et nous appellerons cela la justice.
Après ?
Nous nous souviendrons que ce virus s’est transmis entre nous sans faire de distinction de couleur de peau, de culture, de niveau de revenu ou de religion. Simplement parce que nous appartenons tous à l’espèce humaine. Simplement parce que nous sommes humains. Et de cela nous aurons appris que si nous pouvons nous transmettre le pire, nous pouvons aussi nous transmettre le meilleur. Simplement parce que nous sommes humains. Et nous appellerons cela l’humanité.
Après ?
Dans nos maisons, dans nos familles, il y aura de nombreuses chaises vides et nous pleurerons celles et ceux qui ne verront jamais cet après. Mais ce que nous aurons vécu aura été si douloureux et si intense à la fois que nous aurons découvert ce lien entre nous, cette communion plus forte que la distance géographique. Et nous saurons que ce lien qui se joue de l’espace, se joue aussi du temps ; que ce lien passe la mort. Et ce lien entre nous qui unit ce côté-ci et l’autre de la rue, ce côté-ci et l’autre de la mort, ce côté-ci et l’autre de la vie, nous l’appellerons Dieu.
Après ?
Après ce sera différent d’avant mais pour vivre cet après, il nous faut traverser le présent. Il nous faut consentir à cette autre mort qui se joue en nous, cette mort bien plus éprouvante que la mort physique. Car il n’y a pas de résurrection sans passion, pas de vie sans passer par la mort, pas de vraie paix sans avoir vaincu sa propre haine, ni de joie sans avoir traversé la tristesse. Et pour dire cela, pour dire cette lente transformation de nous qui s’accomplit au cœur de l’épreuve, cette longue gestation de nous-mêmes, pour dire cela, il n’existe pas de mot. »

Écrit par Pierre Alain LEJEUNE, prêtre à Bordeaux